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À quel point faut-il craindre la technique ?

Avec l’apparition de la photo numérique, qui a très rapidement remplacé la méthode argentique, nombreux ont été ceux à craindre l’innovation technique.

La photographie argentique était encore un médium assez récent (à l’échelle de l’histoire de l’art) et les photographes étaient loin d’avoir épuisé le potentiel de cette technique.

La technique argentique est contraignante, et plus encore si l’on décide de s’y investir, notamment lors du développement, puisqu’il faut réserver une salle spécialement équipée et même s’exposer à des produits chimiques. Obtenir un résultat est lent, la retouche est plus difficile et le contenu pour se former est rare.

La photographie numérique a démocratisé la pratique. Dorénavant, en dépit de ce que pourraient dire certains photographes, un bon téléphone permet de prendre des clichés professionnels (certains ont été publiés dans « National Geographic »).

Le nombre de photographies auxquelles le grand public est exposé a explosé, que ce soit avec des photographies de professionnels ou d’amateurs.

La photographie numérique a évidemment mis un terme à la carrière d’un bon nombre de photographes. Dorénavant, lorsqu’il faut utiliser une photographie dans la presse, par exemple, on utilise un cliché numérique dans la plupart des cas, et bien souvent de photographes qui ne font pas de ce métier une exclusivité.

En revanche, les photographes d’art (de galerie) peuvent utiliser la technique numérique ou argentique (ou les deux), et dans les deux cas, ils continuent à innover artistiquement.

Ce ne sont pas uniquement les photographes fidèles à l’argentique qui ont dû redoubler d’efforts et d’exigence pour obtenir un statut intéressant dans le milieu de la photographie, mais tous les photographes.

Ainsi, l’évolution technique du numérique a conduit à la suppression de nombreux débouchés et il est bien plus difficile de vivre de la photographie. Mais, le numérique n’a pas anéanti l’argentique, ni sa capacité à continuer à innover artistiquement.

La technologie n’est pas le seul vecteur d’innovation, et l’innovation et la capacité à faire ressentir des émotions sont les objectifs les plus partagés par les artistes.

Comme dans l’ensemble des métiers prisés, l’accès aux métiers artistiques sera de plus en plus difficile, que vous fassiez de la peinture, de la linogravure, du numérique ou de l’intelligence artificielle. Les secteurs pour lesquels on continuera à vous payer pour votre art sauront faire la distinction entre une œuvre intéressante et une autre qui ne l’est pas (espérons que ceux qui jugeront apprécieront votre vision).

Voici mon point de vue sur la question le 28/12/2023.

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